Depuis plus de quatre ans les drames en Méditerranée ont provoqué des milliers de morts. Pourtant, c’est un camion avec 71 cadavres et surtout une photo d’un enfant sans vie sur une plage qui ont provoqué une lame de fond d’indignation, de colère et de tristesse.
La photo d’Aylan a été un électrochoc et le déclencheur d’une première série de prises de décisions. Il faut les renforcer car les drames humains liés à la guerre en Syrie et dans la région n’ont que trop duré. Il est temps que les pays occidentaux assument leur part de responsabilité dans cette guerre. Il est temps maintenant que les politiques sécuritaires ne tenant compte que des contrôles des frontières changent. Il faut lutter contre les réseaux mafieux qui profitent de cette situation de détresse humaine. Cela passe par la facilitation de la circulation et de l’accès aux pays européens pour la protection des réfugiés.
Aujourd’hui, il nous paraît urgent de maintenir la mobilisation des citoyens, des associations et des organisations diverses. Cela passe par l’unité, par une coordination, par la création d’espaces d’échanges afin de réfléchir collectivement aux défis que représentent la sécurité et l’accueil des réfugiés.
Nous saluons l’initiative des villes solidaires prise par certaines municipalités dont Strasbourg.
Nous pouvons mettre en commun nos savoirs et savoir-faire pour que tout soit mis en œuvre dans l’accompagnement des réfugiés. Cela passe par des moyens renforcés et adaptés.
Nous sommes conscients que cet accompagnement et cet accueil s’inscrivent dans une action à long terme et que cela nécessite de notre part un engagement durable. Le rôle des associations est important.
Nous saurons donc être une force d’interpellation des collectivités publiques et de l’Etat afin de demander des moyens pour faciliter et raccourcir le temps des démarches administratives et de l’installation en France. Il faut que la France devienne un vrai pays d’accueil.
Notre engagement pour les réfugiés ne signifie pas que nous fermons les yeux sur les situations dramatiques que connaissent en France les SDF, les solliciteurs d’asile ou les mineurs isolés. Il n’est pas question d’établir des priorités ou une hiérarchie dans nos combats. Beaucoup d’entre nous sont d’ailleurs déjà engagés auprès d’eux
Par notre engagement, nous voulons aussi dénoncer les discours de haine et de rejet qui sont particulièrement virulents.
Pour nous l’accueil des réfugiés s’inscrit dans une logique humaniste et de défense des droits humains.
La peur et l’indifférence de nos sociétés à la souffrance et à la détresse des personnes fuyant la guerre et la misère, doivent laisser la place à la solidarité et à la responsabilité collective et citoyenne.
En disant bienvenue aux réfugié(e)s, nous affirmons notre volonté d’agir ensemble pour une société plus juste et plus solidaire.
Strasbourg le 8 septembre 2015
Premier(e)s signataires :
ASTU (actions citoyennes interculturelles )- Les Francas – la Cimade – Planning Familial- Maison des Potes – Themis – ORIV- Comite des peuples – ARES
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