Communiqué de presse
Contre toutes les formes de coups d’Etat, ou tentatives de coup d’Etat, contre les pratiques antidémocratiques et autoritaires : la seule réponse est une véritable démocratie dans le respect des droits fondamentaux !
L’ASTU se réjouit de l’échec de la tentative de coup d’Etat en Turquie fomenté par un groupe militaire du 15 juillet. L’ASTU déplore la mort de nombreuses personnes civiles, militaires et policières dans un contexte de violence et d’affrontements dont certains lors des lynchages.
La Turquie a connu régulièrement des coups d’Etat militaires et les conséquences ont toujours été destructrices pour les populations et la société civile. Nous pensons qu’aucun pouvoir ne peut et ne doit ignorer la suprématie de la démocratie et les principes du suffrage universel et le pouvoir des représentants élus ainsi que la séparation des pouvoirs
Les chars sont descendus dans les rues et des espaces publics fréquentés par les foules des soirs d’été. Plusieurs espaces institutionnels ou publics ont été occupés et l’Assemblée Nationale a été bombardée à deux reprises. Plusieurs civils ont été victimes de tirs ou des chars. Il est déplorable de constater que certains actes d’opposition à cette tentative du coup d’Etat ont dépassé largement les limites d’une réaction démocratique comme certains actes de lynchages de militaires qui s’étaient rendus. Il ne faut pas oublier que la grande majorité des soldats sont des jeunes de 20 ans qui ne font qu’exécuter les ordres de leur hiérarchie. Nous espérons ne plus voir de telles images de violence où les civils font la justice eux-mêmes. Nous espérons que le pouvoir en place n’exerce pas une politique de chasse aux sorcières en dépassant les lignes du respect du droit.
Dans une démocratie, ce sont les élections qui doivent changer ou renouveler les pouvoirs en place. Nous savons que la Turquie traverse une crise politique depuis plus d’un an, notamment depuis la reprise des violences et les abus du pouvoir du gouvernement de l’AKP et du président Recep Tayyip Erdogan. La répression exercée depuis trois ans sur les opposants, sur les universitaires, les journalistes ou contre les populations civiles ont fragilisé davantage les institutions et le paysage politique avec un renforcement des clivages existants.
Nous espérons que l’unanimité retrouvée par l’ensemble des groupes parlementaires contre cette tentative du coup d’Etat ouvre une nouvelle porte à la paix et à la démocratie en Turquie. Nous espérons également que le pouvoir en place ne sacrifie pas la démocratie et l’Etat du droit, déjà très fragilisés depuis plusieurs années, au nom d’un châtiment des coupables.
Nous affirmons que le respect des principes de la démocratie et les droits humains et leur perfectionnement reste le moyen le plus efficace contre les coups d’Etat.
Strasbourg, le 16 juillet 2016
La Présidente,
Christine Panzer
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