L’ASTU propose une formation du 7 novembre 2015 au 9 janvier 2016 : Comprendre les stratégies des mouvements radicaux pour lutter contre la radicalisation et l’endoctrinement des jeunes.

Contexte :

Depuis plusieurs années, nous constatons une radicalisation des jeunes ou des moins jeunes dans une affirmation identitaire, particulièrement accentuée autour de l’Islam. Les jeunes se reconnaissent dans des causes liées au contexte national et international. Les événements de ce début d’année ont mis en lumière des clivages importants, ainsi que l’extrême complexité des enjeux.

le-document-pdf_318-23408

Télécharger le document complet de la formation en PDF

Dans de nombreux endroits les acteurs éducatifs ont été dépassés par des réactions d’élèves allant à l’encontre de l’émotion suscitée autour de Charlie Hebdo. Il apparaît que les besoins de formation sont importants car les professionnels (enseignants, animateurs, éducateurs) ne sont pas suffisamment outillés pour répondre à l’urgence des défis. Certains jeunes s’expriment dans un langage violent au quotidien. Il n’existe pas de véritables lieux d’échange dans les espaces éducatifs où les points de vue peuvent être confrontés.

Il paraît important de permettre aux jeunes de réfléchir au sens de certains propos véhiculés, au sens des affirmations identitaires, aux impacts de leur usage des réseaux sociaux.

L’importance des acquis démocratiques et de la liberté d’expression, les dangers des méthodes et systèmes totalitaires doivent pouvoir être débattus à l’école et dans les lieux fréquentés par les jeunes. Depuis plus d’un an, l’ASTU est engagée dans le collectif contre l’endoctrinement des jeunes de la Meinau (suite au départ et à la mort en Syrie de deux jeunes adultes). Ce qui nous permet d’affirmer qu’il existe un terrain propice à la propagation d’idées radicales auprès des jeunes (garçon ou filles).

Nous avons observé une radicalisation des propos et une remise en question des institutions en janvier 2014 avec la première journée de retrait de l’école contre la prétendue théorie du genre. Malheureusement cette initiative a été très suivie et relayée auprès des populations de culture musulmane.

C’est pourquoi l’ASTU s’est fortement engagée pour dénoncer le contenu des JRE, pour établir un lien entre les familles et les écoles notamment en organisant des réunions dans les établissements scolaires. Ceci nous a montré la nécessité de faire un travail avec les équipes éducatives et de faire un travail de sensibilisation auprès des familles dont les enfants présentent certaines vulnérabilités.

Suite aux événements de Charlie Hebdo, nous avons été sollicités par certains établissements scolaires pour animer des débats ou réfléchir à comment contrer les formes de radicalisation, éviter la propagation des théories du complot, et être capable de faire la différence entre information, propagande, interprétations, apologie… Lors de ces interventions, nous avons remarqué la nécessité et l’urgence de poursuivre ce travail auprès des élèves, dans une démarche qui s’appuie sur des valeurs claires qui permettent de consolider le mieux vivre ensemble et la liberté d’expression.

Public : 

A destination des professionnels (enseignants, animateurs, éducateurs, travailleurs sociaux, adulte-relais, médiateurs ) et des bénévoles associatifs.

Méthodes pédagogiques :

Nous voulons permettre aux adultes qui sont amenés à travailler avec les jeunes exposés au radicalisme d’adapter leur attitude professionnelle. A partir de leurs expériences et de leur vécu, nous chercherons à analyser les pratiques, à croiser des regards pour construire un savoir, un savoir-être, un savoir-faire. Par le biais de différents intervenants spécialisés, il s’agira de consolider les connaissances des problématiques et leur extrême complexité. Un travail d’analyse sera mené pour affiner les connaissances de l’environnement social, culturel, politique psychologique et religieux des jeunes et de leur famille. Nous chercherons à mettre à profit les apports des méthodes de pédagogie active, susceptibles d’impliquer chaque acteur pour une prise de conscience à la fois individuelle et collective afin de construire une relation éducative positive à la citoyenneté qui se distingue de l’injonction morale et préceptrice.

Coût et modalité

Cette formation est totalement financée par l’Etat en lien avec le dispositif de la prévention de la radicalisation du fonds interministériel. L’inscription est gratuite mais elle est obligatoire auprès de l’ASTU. Une attestation de présence sera délivrée à la fin de formation.

Contenu :

Samedi 7 novembre de 9h à 12h

Intervenants : Professeur Samim Akgönül et Christine Panzer

  • Définition de la problématique et analyse du contexte ;
  • Enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels ;
  • Constats et analyses personnels et professionnels de la situation au regard des informations médiatiques et publiques.

Samedi 14 novembre de 9h à 12h

Intervenants : Docteur Bertrand Piret et Muharrem Koç

  • Processus individuel et psychologique des personnes glissant vers la radicalisation
  • De l’individu au collectif, de l’identité à l’identification : comment les jeunes s’emparent de la cause des prédateurs du jihad.

Samedi 12 décembre de 9h à 12h

Intervenants : Professeur Gilbert Vincent et Professeur Samim Akgönül,

  • Place de la religion dans les parcours de radicalisation : sacralisation contre interprétation ;
  • Connaissance des différents groupes radicaux et de leurs fonctionnements ;
  • L’islâm et sa lecture par les différents groupes ;
  • Les enjeux régionaux et la situation au Moyen Orient.

Samedi 19 décembre de 9h à 12h

Intervenant-e-s : Christine Panzer, Pierre Greib

  • Comment déconstruire les arguments fondés sur les convictions pour construire le savoir et les connaissances ;
  • L’impact des réseaux sociaux et l’analyse de l’information ;
  • Comment traiter une information et comment vérifier la source de l’information ;
  • La question des théories de complot et la gestion de la transmission de l’information.

Samedi 9 janvier 2016 de 9h à 12h

Intervenants : Haydar Kaybaki, Paul Masotta
• Quelle est la place de l’Education populaire et quelles sont les pratiques éducatives envers les jeunes concernés par la radicalisation ? Quelle est le positionnement de l’adulte (éducateur, animateur, enseignant, militant associatif…) face aux jeunes ?

Plus de renseignement auprès de l’ASTU

le-document-pdf_318-23408

ASTU – Actions Citoyennes Interculturelles 
13A, rue du Hohwald – 67000 Strasbourg
Tél. 03 88 32 98 32

Courriel: astu@astu.fr

 

[mappress mapid= »3″]

(Photo © FlickR – CC)